Conseil municipal de mardi soir
Nous avons assisté mardi soir à un Conseil Municipal assez surréaliste : changement de l'ordre du jour en début de séance, vote antérieur jugé nul et non avenu par le sous-préfet, soupçons de subventions litigieuses, opposition totalement mise à l'écart (tant dans la représentation que dans l'information), aveux de faiblesse de notre nouveau Maire sur des dossiers très sensibles.
Non, nous ne sommes pas à Bucarest en 1980, mais bel et bien à Lagny...:-)
Note : Nous avons demandé à l'Association Lagny au Coeur, qui filme les débats, une copie de l'enregistrement vidéo afin de mettre en ligne les passages les plus "savoureux" et révélateurs (et il y en a...). Le temps de recevoir les éléments et de les traiter, nous vous proposons aujourd'hui une version sans image de notre compte-rendu. Les vidéos seront disponibles première quinzaine de janvier.
Salle comble, dans laquelle étaient savamment répartis quelques membres d'Objectif Lagny qui s'échinent de façon drôlatique à tenter de nous repérer dans l'audience...
Nous disions donc surréaliste. Jugez plutôt :
- Mme Bonnin a enfin répondu à la question "fil rouge" sur le coût induit par la privatisation du square en Septembre dernier. Pas cher ! L'ensemble des employés et véhicules municipaux mobilisés pour l'organisation de cette soirée privée n'aurait coûté que 380 € à la collectivité...
Tarifs imbattables, la mairie est excessivement compétitive sur le marché des locations d'espaces ! Malheureusement, aucune convention n'ayant été signée avec le bénéficiaire (M. G. de Pomponne), cette somme ne pourra même pas être facturée et donc récupérée...
- Certains élus d'opposition se plaignent que leurs interventations soient mal ou pas du tout retranscrites dans les compte-rendus des conseils municipaux. Sous Ceaucescu nous aurions compris, mais pas ici et maintenant...
- Les mêmes élus déplorent le budget de formation ridicule qui leur est alloué : 40€ par élu et par an, ce qui ne couvre même pas les frais de dossier dans n'importe quel organisme de formation. Mesquinerie absolue !
- Toujours dans l'esprit "quelle opposition ?", M. le Sous-Préfet de Torcy a été saisi par les groupes municipaux Lagny Avenir et Lagny Ensemble, qui dénonçaient le non-respect du principe de représentation proportionnelle des conseillers municipaux au sein des commissions municipales.
M. le Sous-Préfet annonce qu'il fait droit à ce recours et demande au Maire de procéder au retrait de toutes ces délibérations et donc de procéder à de nouveaux votes. Le Conseil Municipal du 24 Octobre dernier est donc nul et non avenu, l'attribution des commissions doit faire l'objet d'un nouveau vote.
Quel désaveu officiel cinglant...
- Dans le même registre , M. le Sous-préfet a été saisi du fait que Mme le Maire de Lagny ne répondait pas aux questions écrites que les groupes d'opposition posaient régulièrement, notamment au motif que les dossiers évoqués avaient été initiés par son prédécesseur.
- Les mêmes élus d'opposition se plaignent de ne pas être représentés lors des voyages officiels liés au jumelage de la ville. Pas vraiment étonnant, Mesdames et Messieurs, vous n'êtes même pas invités en mairie pour goûter aux petits fours de la "nuit des champions" (cf notre article à ce sujet)
alors n'imaginez même pas partir au Portugal ou au Québec avec les "vrais" élus qui eux le méritent...
- Outre le budget, l'un des points les plus importants inscrits à l'ordre du jour était le vote sur la modification de la répartition des sièges au sein du Conseil Communautaire de Marne et Gondoire (où, nous vous l'avons dit, Lagny est outrageusement sous-représentée au vu du poids de sa population). Coup de théatre : ce point a été retiré de l'ordre du jour par Mme Bonnin en début de séance. La raison : un(e) élu(e) a retiré sa signature au dernier moment (objet de pressions ???). Le minimum requis de 11 signatures n'étant plus atteint, Mme Bonnin a sauté sur l'occasion pour éviter le sujet qui la contrarie.
En bref : nos élus nous lâchent, et bradent la ville à Marne et Gondoire. C'est évident maintenant, notre Maire ne souhaite pas défendre les intérêts de la ville.
Un exemple : Les communes ont délégué certaines compétences, dont l'assainissement, à Marne et Gondoire, qui doit donc financer ces travaux.
Pourquoi la ville de Lagny doit-elle dans ce cas débourser 400 000 € pour des travaux d'assainissement dans le quartier des Hauts-Bouillons ? Silence total de Mme Bonnin suite à la question de M. Guilleré-Delangre, conseiller municipal d'opposition (vidéo de l'intervention à venir). Renoncement, méconnaissance du dossier, arrangement ?
Voilà un exemple flagrant d'une municipalité qui courbe l'échine et se laisse manipuler par le diktat de M. Chartier, au mépris des intérêts des Latignaciens. Ce renoncement coûte donc 400 000 € à la commune.
Poursuivons dans le surréaliste...
Après avoir été bercés par Mme Bonnin "lisant" le budget d'une voix monocorde, la température est vite montée lorsque les points suivants ont été abordés :
- Dérive des finances publiques : l'endettement se creuse malgré les dires de Mme Bonnin (les ratios de la dette par habitant évoqués par M. Augustin ne plaident pas pour la commune), les charges de personnel grèvent le budget de manière significative. Le nombre d'employés n'a d'ailleurs pas baissé lorsque les 28 postes de l'école de musique ont été transférés à Marne et Gondoire : pourquoi ??? Et surtout aucun signe d'économie ne transparait de ce budget 2013 : tous les postes sont en augmentation.
- Etude d'impact du site Saint-Jean : M. Jean-Paul Michel s'étonnant du contenu de cette étude (stationnement des visiteurs dans les rues avoisinantes, écoles saturées, déménagement des serres municipales...), nous avons été stupéfaits d'apprendre que cette étude de plus de 300 pages "compte pour du beurre". Ce document, pourtant approuvé par les services de la préfecture en date du 5 novembre, ne serait qu'une compilation d'hypothèses selon Mme Bonnin ! (Vidéo à venir) Toutes ces sociétés de conseil et d'audit ayant rédigé la-dite étude vont être ravies d'apprendre que, bon, finalement, tout ça, ça ne compte pas vraiment. X milliers d'€ pour un recueil d'hypothèses, cela nous pousserait presque à envisager de changer de métier...
Mme Bonnin : pensez-vous réellement que nous sommes nés ce matin ?
- Toujours au sujet du site Saint-Jean, la surface du projet est passée de 10,5 ha à 13 ha (bâtiments Rotschild et école Leclerc désormais englobés dans le projet). Problème : les élus d'opposition ne sont même pas informés des décisions prises en conseil communautaire.
- Nous apprenons que certaines subventions municipales auraient été attribuées à des associations transparentes dans des conditions que la sous-préfecture condamne. Prochain article sur ce sujet à venir.
- La mosquée illégale : Mme Bonnin reconnaît que celle-ci est infiltrée par des fondamentalistes, mais qu'il est très difficile d'agir. Ah bon ? Pourquoi ne pas couper l'eau et l'électricité (payés par la Mairie...) pour commencer ? Mme Bonnin attend les conclusions de la visite de conformité des locaux pour décider de la suite à donner. M. Jean-Paul Michel insiste sur le fait que le dialogue doît absolument être rétabli avec l'association modérée qui était l'interlocuteur de la Mairie depuis 10 ans.
Pour finir quelques informations :
- la société pressentie pour gérer la brasserie (actuellement en travaux) près de l'office du tourisme a fait faux bond ce lundi. Il faut donc en trouver une autre.
- Une étude a été diligentée pour étudier l'opportunité d'ajouter un étage au parking du cinéma. En effet les maires (l’ancien et le nouveau) se sont engagés à construire des immeubles sur le parking des Tanneurs à condition de pouvoir transférer les places de parking actuelles sur le parking du cinéma ! Une structure qui viendrait surmonter celle existante serait à l’étude. A quel prix, pour quand ?…
Silences gênés de Mme le Maire en réponse aux questions embarrassantes, arguments balayés d'un revers de la main ("nous en en avons déjà parlé !" peut-être, mais le problème perdure...), voire des réponses sèches "c'est comme ça !", négation de la réalité, défense basée sur de faux arguments (personne ne remet en cause la qualité du travail des employés municipaux, mais leur nombre qui ne diminue pas lorsque les activités sont transférées à Marne et Gondoire), impolitesse permanente (discussions privées et ricanements) lorsque les élus d'opposition prennent la parole...
La démocratie brille par son absence au sein du conseil municipal !
La rédaction