Concertation ou audience princière ?
Quel grand écart entre le ressenti et le vécu des Latignaciens qui témoignent dans cet article du Parisien, et le point de vue de la mairie...
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"Pas de hausse des doléances, la concertation n'a pas cessé..."
L'habitant de la rue de Marne démontre le contraire avec l'exemple d'un projet immobilier sorti de nulle part, et nous ne pouvons que faire le rapprochement avec le cas du projet Chapal évoqué récemment dans nos colonnes (permis de construire découvert par les riverains une fois signé en mairie).
D'autre part le registre des doléances n'est peut-être pas rempli (où est-il d'ailleurs ?), mais nous avons tous entendu la salle gronder lors des réunions publiques sur le devenir du site Saint-Jean. Le son de la salle n'avait peut-être pas porté jusqu'à l'estrade ?
2 choses choquantes de notre point de vue dans cet article :
1/ Que cette habitante se soit entendue dire qu'elle pouvait quitter la commune si elle n'était pas contente : mais quel élu ou représentant de la mairie a pu oser une absurdité pareille ? En règle générale un habitant qui fait l'effort de venir en réunion et de prendre la parole tient à sa ville et cherche à améliorer les choses. La mairie préfère peut-être que le mécontentement soit uniquement exprimable dans les urnes...
2/ Etude de texte, en cette période pré-baccalauréat, sur les termes employés :
- "seuls les conseillers sont censés siéger" : le verbe utilisé est révélateur. Nous pensions qu'un conseiller de quartier "participait", nous n'avions pas perçu le côté hautement officiel et administratif de la chose...
- et quand "les habitants s'y invitent, c'est dans le seul but de faire un esclandre" ! Nous pensions là encore que les habitants étaient les bienvenus, et que le but des conseils de quartier était d'écouter les doléances des riverains. Il semble pourtant évident que ces réunions ne servent pas à remettre des médailles aux élus, ni à élire le balcon le plus fleuri !
- apprécions l'excuse imparable pour botter en touche : "certains politisent les choses abusivement". Sous-entendu un Latignacien qui s'exprime actuellement est forcément soupçonné d'avoir des arrière-pensées politiques, donc sa parole n'est pas crédible et n'a pas à être entendue.
Dans le même esprit qu'un délinquant étranger arrêté en flagrant délit par la police et qui hurle de suite au racisme...
Enfin mettons en lumière le décalage entre les effets d'annonce de Mme le Maire dans Lagny sur Marne magazine n°1 : "2013 : une année d'écoute, de dialogue et de concertation pour une année d'action" (page 16), "Je travaillerai avec les Conseils de quartier" (édito) et la réalité du terrain.
Pour travailler avec les Conseils de quartier, il faudrait déjà y assister, et pour cela alléger "l'agenda très chargé" afin que ne se téléscopent pas réunions d'associations, inaugurations et conseils de quartier. Question d'organisation, ou de volonté...
Tout cela nous laisse songeur sur l'utilité réelle des conseils de quartier, qui ressemblent de plus en plus à des prétextes et des alibis pour prouver au peuple que la concertation existe.
La rédaction